Objet : tenue au séisme de la centrale nucléaire de Civaux.
Monsieur le Préfet,
Nous vous avons adressé le 25 juillet, ainsi qu'à l'Autorité de Sûreté Nucléaire, une
demande d'explication sur l'anomalie de tenue au séisme du réacteur no
1 de la centrale de Civaux (copie 1).
L'ASN nous a répondu le 3 août par le document ci-joint, (copie 2).
Vous-même en date du 10 août 2001 (copie 3) avez considéré que cette
analyse de l'ASN
répondait "de manière satisfaisante" à notre requête.
À la lumière de ce qu'explique l'ASN, vous ne pouvez pourtant que constater que l'enceinte
du réacteur 1 (et par conséquent du réacteur 2 de même conception, et des deux réacteurs
de Chooz) ne répond pas aux exigences du décret d'autorisation de création (6 décembre
1993, article 3.12).
Il apparaît également qu'EDF, mise au courant de ce problème dès 1995, n'a toujours pas
apporté de solution satisfaisante 6 ans plus tard.
Nous sommes très surpris que puisse être qualifiée de satisfaisante une situation qui est
une entorse grave à des exigences de sûreté, imposées dans le cadre législatif dont vous
êtes le gardien, d'autant qu'il ne s'agit pas d'une construction banale mais d'une
centrale nucléaire. Celle-ci d'autre part, n'est pas à l'abri d'un séisme, puisqu'il s'en
est produit un le 8 juin dernier dont l'effet a été ressenti jusqu'à la centrale. Et nous
ne parlerons pas de sa capacité à résister à la "chute" d'un aéronef (article 3.14 du même
décret d'autorisation de création).
Nous vous redemandons de faire en sorte que la protection des populations tout comme les
textes réglementaires soient respectés. Nous ne comprenons pas que dans la situation
actuelle cette centrale soit toujours en fonctionnement.
Dans l'attente de votre réponse, vous prions d'agréer Monsieur le Préfet, nos salutations
vigilantes et sincères.
15 septembre 2001, Stop-Civaux