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Extrait d'un forum edf



Nucléaire et médecine. Effets déterministes, stochastiques

  • le nucléaire De Caroline 11/04/02

    Je dois faire une recherche sur la medecine nucléaire et je trouve juste des bons arguments le problème ses qu'il m'en faut aussi des moins bon j'aimerais que vous m'envoyer les craintes des gens envers le nucléaire etles effets secondaires qui pourrait y avoir à la suite du nucleaire en médecine toujours svp.

    Merci beaucoup à l'avance!!!

  • Pour Caroline : Effets secondaires De Gédéon

    Selon les modèles adoptés par la très officielle CIPR, les effets secondaires liés aux radiations sont notamment les cancers et le détriment génétique (enfants ou petits-enfants handicapés ou prédisposés au cancer). La CIPR ne considère que les cancers mortels et les handicaps graves (enfants IMC en institution)

    La gravité des effets ne dépend pas de la dose, et la relation dose/effet est linéaire sans seuil. Le rapport dose/nombre de cancers mortels est appelé coefficient de risque. La dose est exprimée en Sievert (Sv).

    Autrement dit, si vous êtes radiologue et que vous arrivez à savoir la dose que vous donnez à chaque patient, vous devriez pouvoir calculer à la fin de l'année le nombre de vos patients qui mourront d'un cancer du fait de la radio que vous leur aurez fait subir. Le coefficient de risque ayant sans cesse été réévalué à la hausse, on a fini par abandonner, en France, la radio des poumons obligatoire.

    Autre cas, il n'est pas rare que le traitement par radiothérapie d'un cancer donné induise, quelques années plus tard, un autre cancer.

    Mais faites un test, lors de votre prochaine radio, essayez de savoir quelle est la dose qui vous a été délivrée. Je me livre à ce petit jeu depuis plusieurs années, je n'ai jamais eu, ne serait-ce qu'un ordre de grandeur. La dernière fois, j'ai proposé tous les ordres : de 1 nanoSievert (dérisoire) à 1 Sv (mortel ?). Personne n'a pu me répondre. On a fini par me dire que ce n'était pas plus qu'une journée au ski...

    Et comme Jospin vient de faire passer la radioprotection sous l'égide du ministère de l'Industrie, ce n'est pas encore demain que l'on trouvera des radiologues formés à la radioprotection...

  • Effets secondaires (suite) De Gédéon

    Je viens de retrouver de vieux textes de la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR), commission notoirement favorable à l'industrie nucléaire. En 1952, cette commission reconnaissait les effets biologiques suivants :

    lésions superficielles, effets sur le sang et les cellules hématopoïétiques (anémies, leucémies), tumeurs malignes, cataracte, obésité, diminution de la fertilité, diminution de la durée de la vie, effets génétiques.

    Pour les effets génétiques, la CIPR reconnaissait en 1965 les effets suivants : avortement spontané, mortalité à la naissance, infirmité mentale ou physique, ...

    En 1990, elle reconnait en plus, toujours pour les effets génétiques, des possibilités de "retard mental sévère" et des prédispositions au cancer pour les enfants irradiés in utero ou nés de parents irradiés.

    Il faut bien voir que ces effets sont ceux qui ne peuvent plus être niés, et que tout est fait pour que l'on ne puisse sérieusement étudier les effets biologiques des "faibles doses". Je ne citerai qu'un seul exemple : celui des accord passés entre l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) en 1958, accords par lesquels l'OMS s'engage a ne pas engager de recherche ou publier des resultats pouvant nuire a l'AIEA (ces accords faisaient suite à une publication sur les effets mutagènes des rayonnement ionisants). Depuis, l'OMS n'a pas trahi ces accords, et on connaît son détestable rôle dans la minimisation des Conséquences de Tchernobyl.

  • Pour Caroline De Bernard 19/04/02

    Petit réctificatif concernant le message de Gédéon. La radioscopie à été abandonnée compte tenu du temps d'exposition (exposition aux rayonnements pendant toute la consultation). Les doses reçues au cours d'une radiographie sont connues et les medecins radiologues ont une formation la dessus. Les effets d'une radio ne sont pas les mêmes suivant la zone exposée (la tête ou l'appareil génital est plus sensible aux rayonnements qu'une main ou une jambe). Dire qu'une radio provoque un cancer est un racourci malhonnête. Statitistiquement, il faudrait passer plusieurs radios par an et cela pendant plusieurs années pour voir augmenter le risque d'attraper un cancer. De plus, tous les individus ne sont pas égaux devant ce risque. Il y a des facteurs génétiques qui entrent en ligne de compte ainsi que l'environnement dans lequel on vit (stress, polution, tabagisme, manipulation de produit, région d'habitation, altitude etc...). Les doses mortelles sont relativement élevées (supérieur ou égale à 4500msv et cela dépend toujours des individus).

  • Désolé, j'insiste De Gédéon

    * "Les doses reçues au cours d'une radiographie sont connues". Par qui ? jusqu'à présent, on m'a répondu que l'on ne pouvait pas savoir la dose. On peut me donner tous les paramètres physiques lisibles par l'opérateur, mais la dosimétrie se calcule à l'OPRI, et pratiquemment jamais pour les patients sauf très rares exceptions. J'imagine que sur certaines radio types, les experts (pas les opérateurs) disposent tout de même de moyennes de doses. Mais aucun radiologue n'a jamais admis devant moi qu'il avait ne serait-ce qu'une idée de l'ordre de grandeur de la dose délivrée.

    * Concernant les doses et le risque de cancer. il y a en gros 2 domaines : les fortes doses (disons > 1Sv) et les autres. Pour les fortes doses, la gravité des effets augmente avec la dose. Pour des doses de, disons 4Sv et plus, on parle de probabilité de décès à 24h, à un mois, etc... Pour ce domaine, les effets sont relativement bien connus, et on arrive beaucoup mieux qu'il y a quelques années à prolonger la vie de quelques semaines (voir Tokaï-Mura par exemple, où les décès sont arrivés bien plus tard que l'on aurait pu croire (3 mois et 6 mois), bien qu'au prix de quelles souffrances pour ces malheureux ?) .

    Concernant le domaine des faibles doses, le problème est beaucoup plus complexe, et toujours sujet à polémiques. Prenons le modèle minimal adopté, celui de la CIPR 60 de 1990. Celui-ci précise :

    * que la gravité des effets ne dépend pas de la dose. Une seule radio peut donc provoquer un cancer mortel, ou un enfant handicapé ou malformé, ou un petit-enfant cancéreux, etc... (peu de recherches concernant les effets sur la descendance, mais ces effets sont admis par la CIPR depuis les années 50. un effet du projet Manhattan peut-être)

    * le risque de cancer mortel (idem pour le détriment génétique) est proportionnel à la dose, suivant une relation linéaire sans seuil. Plus on subit de radio, et plus le risque augmente.

    * le facteur de risque (donc le nombre de décès pour une dose collective donnée) est plus important chez les foetus, les enfants en bas âge et les femmes enceintes.

    Ceci dit, comme toujours en probabilité, il est impossible d'en tirer une règle pour un seul individu donné (suceptibilité génétique, état de santé, etc...). Ce n'est donc que collectivement que l'on peut savoir le nombre de victimes. Selon ce modèle, quelqu'un qui a un cancer ne peut accuser une radiographie (ou le nuage de Tchernobyl) de le lui avoir provoqué (il y aurait aussi à dire sur ce sujet). Par contre, le radiologue, lui, en additionnant toutes les doses qu'il a délivré au cours de l'année, puis en multipliant par le facteur de risque auquel il croit (celui de la CIPR 60 est le plus faible publié) obtiendra le nombre de patients qui mourront d'un cancer de par la radio qu'ils auront subi.


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