SAGE Vienne, il est grand temps

L'élaboration d'un S.A.G.E. (Schéma d'aménagement et de gestion des eaux) pour le Bassin de la Vienne est en cours. Il s'agit d'un projet destiné théoriquement à " valoriser et préserver la ressource aquatique ", à " satisfaire les besoins de tous en respectant l'environnement ", un équilibre difficile à tenir.

Si EDF hydroélectricité est présent aux réunions de travail, EDF nucléaire y brille par son absence. La centrale de Civaux connaît la même éclipse dans les discussions que celle rencontrée lors des tables rondes sur le risque industriel après l'explosion de Toulouse. Elle est simplement évoquée dans les brochures comme un élément positif car les soutiens d'étiage qui lui sont nécessaires profitent en été à l'irrigation et aux sports d'eaux vives !

De pollution, point n'est question. Pourtant la présence de Civaux domine toute la problématique de l'eau sur le bassin de la Vienne et ce, d'un bout à l'autre de notre département. En effet,

- elle dépend pour les soutiens d'étiage de 4 barrages dont elle neutralise quasiment la production.

- Ces barrages sont remplis de sédiments aux deux-tiers. Les évacuations sont impossibles ; quant aux 'chasses' tentées pour se débarrasser des embâcles (troncs d'arbres, détritus) à la faveur d'un fort débit, on se souvient de ce qui s'est passé lors des crues et du délestage du 8 novembre 2000 où " trois feuilles de peupliers " (voir notre bulletin no59) avaient obstrué la prise d'eau de la centrale et provoqué un arrêt automatique. Comment concilier les délestages en cas de crues et les vidanges qui seraient nécessaires aux visites de sécurité, avec le fonctionnement de Civaux ?

- La centrale rejette des effluents chimiques, radioactifs et des éléments biologiques qui sont miraculeusement occultés parce qu'inodores et incolores. La majorité des acteurs est convaincue par la publicité EDF que la centrale n'a pas d'impact sur l'environnement, voire qu'elle est bénéfique aux usagers.

- Enfin, la ville de Châtellerault dépend entièrement pour son alimentation en eau potable de la rivière Vienne. Deux problèmes sont à souligner : les analyses courantes sur l'eau de consommation ne portent pas sur sa radioactivité éventuelle. Et si un accident a lieu à la centrale, interdisant de prélever dans la rivière, la ville n'a que 48h de réserves en eau potable. Il nous a semblé important que cela soit rappelé au cours des deux premières réunions de préparation du SAGE qui ont eu lieu en décembre à l'Isle-Jourdain et Châtellerault.

décembre 2002, Stop-Civaux