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Déchets nucléaires : 8ème rapport de la CNE



Vous avez dit DURABLE ? DECHETS NUCLEAIRES : la CNE au rapport : 8è édition, et toujours pas d'inventaire !

La loi du 30 décembre 1991 prévoyait 3 axes de recherche relative à la gestion des déchets radioactifs à vie longue,

- la recherche de solutions permettant la séparation et la transmutation d'éléments radioactifs présents dans les déchets, (axe 1)

- le stockage géologique profond avec en préambule la création de laboratoires souterrains, (axe 2)

- le conditionnement, et l'entreposage des déchets en surface. (axe 3)

Elle fixait un délai de 15 ans pour que soit présenté au Parlement un projet de loi autorisant la création d'un centre de stockage et nommait dans l'intervalle, une commission, la Commission Nationale d'Evaluation (CNE) chargée de suivre et d'évaluer les recherches sur les trois axes. Où en est-on 11 ans après ?

L'inventaire des colis à stocker

est attendu pour... 2004. Il n'en existe pas d'exhaustif depuis le début de la recherche de sites , dans les années 80. Pas étonnant : secret qui pèse sur les déchets militaires, statut clandestin des déchets étrangers importés pour retraitement, nature évolutive des déchets, pertes de mémoire, dispersion et bazar général. Dur dur de concevoir un stockage, des conteneurs et leurs coûts sans inventaire.

Les déchets au secours du nucléaire : séparation et transmutation (axe 1), les deux mamelles de la recherche.

D'après la CNE, la faisabilité de la plupart des procédés de séparation devrait être acquise en 2006 mais la phase industrielle est encore dans les cartons, en attente de décision politique car pour faire de la séparation poussée il faut construire des unités de traitement et ça coûte un max. et ne s'applique pas au colis déjà vitrifiés qui n'attendent qu'une solution bien moins coûteuse : la poubelle profonde.

La transmutation, destinée à réduire l'inventaire radiologique des déchets à vie longue est plus problématique. Pour certains produits, elle est irréalisable et de toutes façons, le coût en est "prohibitif". Elle n'est surtout pas concevable indépendamment d'une relance de la filière nucléaire avec des réacteurs de type nouveau. Et même les essais ne peuvent être faits que sur Phénix dont la disponibilité même pose problème. C'est dire combien cette option a peu d'avenir, d'autant que le peu d'intérêt des autres pays d'Europe ou des Etats-Unis rendent la construction de démonstrateurs dédiés à l'élimination partielle des déchets peu vraisemblable. Autant dire que la recherche menée l'est à fonds perdus. Le grand danger, c'est que le lobby y voit, sous prétexte de réduire les déchets, une opportunité pour revitaliser la filière... avec toujours de nouveaux déchets à l'horizon. On ne sait pas bien de quelle histoire il s'agit, du tonneau des Danaïdes ou des Écuries d'Augias.

Stockage souterrain (axe 2) : système D, pour Distance.

Au cas où subsisteraient encore des illusions sur les intentions de l'industrie et du gouvernement, la CNE annonce la couleur dès le premier paragraphe : "le stockage en formation géologique profonde de certains déchets sera, à son avis, nécessaire, quelle que soit la stratégie retenue." On s'en serait douté, car les trois axes de la loi, ne sont pas des options alternatives comme on pourrait le croire mais complémentaires.Séparation et transmutation, stockage temporaire en surface n'excluent pas la vocation conçue dès le départ comme la moins coûteuse pour l'industrie pour une partie de ses déchets : la poubelle profonde que l'ANDRA appelle "coffre-fort géologique", ce concept d'avant-garde, le plus génial que la science nucléaire ait élaboré du fond de son impasse, l'état-de-l'art en matière de gestion de déchets radioactifs : le TROU.

BURE : La CNE s'inquiète des retards pris dans la construction du laboratoire souterrain dans le secteur Meuse-Haute-Marne. Les travaux ont été interrompus après un accident mortel survenu sur le chantier le 15 mai dernier. Les travaux ont repris récemment mais le fond du puits ne serait pas atteint avant la fin de 2003. Il resterait ensuite à creuser --au mieux à partir de 2004-- les galeries où sont censées avoir lieu les expérimentations relatives à la mécanique des roches, aux circulations de fluides et à la migration des radioéléments. avant que ne soit prise la décision de stocker en profondeur, que la loi prévoit pour fin 2006.

Devant ce délai trop court, la CNE préconise de réaliser des essais dans la niche du puits principal ou bien encore dans un autre endroit (Mont-Terri) "où les argiles sont assez comparables à celles de Bure ?" À quoi bon alors construire un "laboratoire" ?

La CNE souligne l'insuffisance des données hydrogéologiques sur le site et notamment sur les deux aquifères qui encadrent la zone retenue. La question est pourtant absolument fondamentale. Sur quelles bases a été retenu ce site si ces points cruciaux n'ont pas été étudiés ? Un coup de dés ?

Enfin, la loi mentionne des laboratoires souterrains (au pluriel) or après l'échec de la mission granite, il n'est plus question que de Bure. La CNE suggère de "desserrer les contraintes" et "de ne pas restreindre les possibilités d'implantation du second laboratoire aux seuls sites granitiques".

Conditionnement et entreposage (axe 3).

La CNE dit n'avoir pas reçu d'information sur les conteneurs de colis de verres C pour le stockage. Quant aux conteneurs pour les déchets B et les combustibles usés, ils devraient être présentés en 2004. La CNE demande que les colis entreposés présentent la possibilité d'être stockables pour éviter le reconditionnement et l'exposition des travailleurs. Elle indique qu'elle n'a toujours aucun résultat sur les scénarios accidentels.

Le CEA doit présenter des projets d'entreposage avant 2006. Même si la solution de les stocker en profondeur est retenue, les déchets B devront être entreposés de façon prolongée en attendant la fin des travaux.

De même les combustibles usés non retraités devront aussi être entreposés (refroidissement, choix énergétiques et environnementaux).

La CNE préconise à nouveau des ouvrages de subsurface, à flanc de collines pour des raisons de facilité d'accès, de manutention et de sûreté avec une localisation voisine de celle du site de stockage.

Le rapport de la CNE contient de nombreuses informations techniques et des comparaisons des recherches menées dans différents pays.

décembre 2002, Stop-Civaux

 


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