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La centrale soigne son image



turbine.com', on « optimise » ou on « répare » ?

Dans notre précédent bulletin, nous avons relaté le déroulement de la Commission locale d'information (CLI) de Civaux où a été exposée la nature des dommages subis par la turbine et des réparations effectuées. (Les mêmes réparations ont actuellement cours sur la tranche 2). Des fissurations ont été constatées sur les aubages. Celles-ci sont dûes à une mauvaise appréciation de la dynamique de la vapeur, soit une fois encore, à une erreur de conception, et à des difficultés de soudure, ce qui explique qu'elles se retrouvent sur les 4 turbines du palier N4.

En dépit du sérieux de l'affaire, la communication officielle sur les ennuis d'Arabelle a été quelque peu allégée :

- Même pas deux lignes dans le compte-rendu de la dernière Commission Locale pourtant dite d'Information dont c'était le principal sujet.

- Quant à EDF soi-même, les réparations effectuées pendant l'arrêt de la tranche 1 du 14 avril au 31 mai, sont présentées dans son magazine n°16 (Les Echos de Civaux), comme une « optimisation » de la turbine.

Ce n'est pas la com' EDF qui vous apprendra ce qui s'est passé. Fi des fissures et de la casse, voilà au milieu d'une page de généralités consacrées à l'arrêt ce que vous lirez sur la déglingue d'Arabelle : «Dans le cas présent, il s'est agi plus spécifiquement d'un arrêt « turbine » qui visait l'optimisation du fonctionnement de celle-ci. Optimiser le fonctionnement de la turbine, c'est améliorer sa durée de vie en changeant certaines pièces métalliques que nous avons démontées et envoyées chez le constructeur Alstom. En effet, nous avons jugé qu'il fallait les remplacer, suite au retour d'expérience de la tranche 1 de Chooz dans les Ardennes, première centrale de type N4. » Pas de mensonge, certes mais on aura bien compris que communiquer n'est pas informer, qu'on ne répare pas mais qu'on optimise, ou qu'on améliore, en un mot on PO-SI-TIVE. Le discours en direction du public, élimine les mots inquiétants. Là où les accidents s'appellent des « excursions », le responsable de la com' c'est « Monsieur Propre » ?

quand la centrale inquiète, le mécénat rassure...

Faire accepter et oublier le danger, rectifier l'image, c'est le rôle de la communication. Mécénat et exposition d'artistes locaux, sponsoring de projets éducatifs, plaquette clean sur le traitement des déchets conventionnels : les actions se multiplient. La centrale n'en finit pas d'être généreuse, mélomane, et propre. Elle s'impose dans le patrimoine et ses journées, joue les portes ouvertes les 2 et 3 décembre prochains pour faire découvrir ses métiers. N'oubliez pas vos bottes, votre compteur Geiger et vos questions. Préparez patte blanche et carte d'identité.

...mais le péril en la (centrale) demeure

« Catastrophe bien maîtrisée », « scénario possible mais improbable » ont titré les journaux au lendemain de l'exercice de crise du 8 juin à Civaux. Les acteurs du scénario-catastrophe estiment être parvenus à surmonter sept défaillances successives après une fuite dans le système de refroidissement d'un réacteur. Ils auraient pu évacuer la population en 45 mn si la menace de fusion du cœur s'était aggravée. Ils auraient pu le faire... Mais l'évacuation n'a pas été décidée. Un cafouillage trop voyant comme celui de Nogent laisse des traces. Côté riverains, un pêcheur récalcitrant a résisté à l'appel de la sirène, d'autres ne l'ont pas entendu, ce qui n'a pas empêché la population bien « briefée » de se mettre à l'abri.

Suivie en pointillés à la radio, la catastrophe fictive s'est déroulée sur fond d'interviews qui n'avaient rien d'improvisé. Rien à redire sur le programme musical de Radio-Accords. Est-ce le même qui est prévu pour un vrai accident ? Par contre, les auditeurs invités à poser des questions (mais pas en direct) à du personnel de santé ont été servis. L'un d'entre eux demandant comment savoir si l'on a été contaminé s'est entendu répondre que puisqu'il n'y avait pas eu de rejet (c'était un exercice !) il n'était pas contaminé. A la question suivante d'un autre auditeur demandant si le risque était plus important pour les enfants en cas de rejet gazeux, la même personne botte en touche, feignant de ne pas comprendre, et rétorque que puisque les enfants sont « à l'abri » à l'école le risque est inexistant pour eux. Le journaliste ne peut pas laisser passer et reprend la question. Réponse cette : « Non, le risque n'est pas plus grand pour les enfants ... Je voulais dire... en cas de rejet... normalement non... »

Et Tchernobyl, ça a vraiment existé ?

septembre 2000, Stop Civaux

 


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