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Amibes suite (mais pas fin) ...



les amibes bronzent

En juin, la centrale de Civaux a été autorisée à utiliser un dispositif à rayonnement ultra violet (UV) pour le traitement anti-amibien de ses eaux de rejet. Toutefois la procédure étant expérimentée pour la première fois sur une centrale nucléaire, des précautions supplémentaires ont été imposées au CNPE avant validation du système par le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France (CSHPF).

la baignade est interdite

Dès la mi-juin, un suivi quotidien des amibes a été imposé à EDF en amont et en aval du dispositif UV et la baignade a été interdite par la Préfecture entre la centrale et le confluent de la Vienne et du Clain pendant deux quinzaines successives, jusqu'à la mi-juillet. L'interdiction a suscité beaucoup de questions et d'irritation moment où s'ouvrait la saison touristique.

Equipée de son système UV depuis l'an dernier, la tranche 1 a redémarré le 12 juin, après une longue intervention sur la turbine et nettoyage du condenseur (là où se développent, entre autres, les amibes). Le système UV de la tranche 2 par contre a été installé juste avant l'été. Il a connu dès le départ quelques avanies : livraison des lampes retardée, puis lampes défaillantes, nécessité d'ajustements,

réglage de l'épaisseur de la lame d'eau en fonction des variations du rejet lors de la montée en puissance de réacteur. Ceci a initialement compromis l'efficacité du traitement. La chloration ne pouvant être utilisée, l'interdiction de baignade a été imposée puis levée sur l'avis du CSHPF au vu des résultats du début de juillet. La centrale doit tenir la Préfecture informée des taux d'amibes au quotidien et signaler toute présence de Naegleria fowleri. Au cas où leur concentration serait supérieure à 10 par litres en aval du rejet, ou en cas de défaillance des lampes UV, le réacteur concerné devrait être arrêté.

visibilité réduite

C'est dans sa séance du 11 juillet que le CSHPF indique la reprise possible des baignades au vu des résultats. Il se plaint toutefoisd'une insuffisance de l'information transmise par EDF et fait un certain nombre de remarques, qui appellent des éclaircissements . Parmi celles-ci nous retiendrons : que le système UV n'est pas en mesure d'être validé avant la fin du programme de suivi, qu'aucune indication n'est donnée sur les générateurs UV (types de lampes et longueurs d'ondes émises), que les résultats d'analyses des mêmes échantillons sont fournis à des seuils de détection différents, « ce qui rend difficile (...) l'interprétation des résultats », que « les laboratoires procédant aux analyses ne sont pas clairement identifiés », que le procédé ne peut « éradiquer les amibes pathogènes », (ça veut dire qu'il y en a qui passent à travers les mailles du filet), que « les méthodes basées sur l'immunofluorescence ont mis en évidence la présence de Naegleria fowleri en amont et en aval du dispositif UV mais qu'en l'état actuel des connaissances, on ne peut affirmer que les cellules de Naegleria fowleri (Nf) sont cultivables et donc viables », que « les légionelles ne font toujours pas partie du programme de suivi ».....

La transparence annoncée a donc ses limites. Les mesures fournies à la Préfecture transitent par EDF. Les études promises sur les Naegleria ou les légionelles sont difficiles à obtenir (propriété intellectuelle oblige !) ou ne sont pas toujours pas finies. Nous nous sommes toujours entendu dire qu'il n'y avait pas de Nf dans les circuits de la centrale. Mais sur le papier, un bémol de précaution est posé : le CNPE dit qu'il n'a pas été trouvé de Nf « cultivables ». (Ceci revient à dire que si le test rapide révèle leur présence, on ne sait pas si elles sont mortes, « tuées » par les UV, ou si elles sont encore potentiellement pathogènes, ce qui démontrerait que le système UV n'est pas entièrement fiable.

à travers les mailles du filet

Bien que la tranche 1 ait subi un arrêt prolongé avec un nettoyage de son condenseur, on peut constater, surtout au mois d'août, qu'à la sortie du système UV, le nombre de Naegleriae totales cultivables à 43°C (classées dans la catégorie très générale des « thermophiles » c'est-à-dire des amibes ne craignant pas cette température) était significativement plus élevé que le mois précédent où leur nombre était le plus souvent inférieur au seuil de détection (6 par litre). En août, les chiffres ont atteint 33, 42, 64 voire 72 amibes thermophiles par litre en aval du rejet de la tranche 2 sans que des explications soient rendues publiques. Sur ces amibes qui ont échappé aux UV, combien étaient des Naegleria fowleri ? Plus de 10 ? Moins de 10 ? Cela n'est pas communiqué. Le réacteur n'a pas été arrêté. Les analyses ne méritent-elles donc pas d'être poussées (si elles ne le sont pas déjà) jusqu'à l'identification des espèces d'amibes thermorésistantes. (A moins que toutes celles qui résistent à 43°C ne présentent un degré de pathogénicité.) Dans ces conditions, le protocole a-t-il bien été respecté qui veut qu'à 10 Nf par litre les autorités locales soient informées et le réacteur arrêté si la baignade est autorisée ?

septembre 2000, Stop Civaux

 


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