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12 mai 98
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La centrale de civaux et le risque de prolifération des amibes.



Depuis 1996, Stop-Civaux en liaison avec d'autres associations (GSIEN, UFC-86, Vienne-Nature, La Vigilante) a attiré l'attention des autorités sur le problème de santé publique grave que représenterait un développement d'organismes pathogènes dans la rivière Vienne, dû au fonctionnement de la centrale. En l'absence de réponses, des entrevues ont été demandées et un dossier étoffé a été fourni aux autorités responsables et à la presse.

Au printemps de 1996, le Conseil Supérieur d'Hygiène Publique de France était saisi d'un problème sanitaire préoccupant concernant la centrale de Dampierre, sur la Loire : la prolifération d'amibes pathogènes (Naegleria fowleri) susceptibles de provoquer des méningites mortelles. Dû à une conjonction de facteurs (réchauffement de l'eau, modification technique sur les condenseurs), ce problème pourtant étudié depuis 1977 par EDF, n'a été connu du public qu'au moment des arrêtés pris par le Préfet de la région Centre en juin 96, interdisant la baignade et les activités nautiques sur une partie de la Loire, en raison de la concentration en amibes.

Ces risques connus depuis plus de 20 ans, n'ont jamais été évoqués dans les enquêtes publiques de Civaux, pas plus d'ailleurs qu'à la Commission Locale d'Information. Or, si le problème risque de se poser à Civaux pour les mêmes raisons qu'à Dampierre, il s'y trouve des circonstances aggravantes liées au très faibles débits d'étiage qui ne peuvent qu'accélérer l'apparition du problème et surtout empêcher la mise en place de l'unique moyen de lutte connu : la chloration massive. Ceci nous a paru suffisant pour renouveler notre démarche et interroger les autorités sur les décisions qu'elles prendraient si le problème se posait.

L'apparition du problème à Dampierre :

Il est lié à la rencontre de plusieurs facteurs.

  • Le fonctionnement d'un réacteur nucléaire produit une élévation de chaleur dont une large partie est à évacuer dans l'air et dans l'eau du fleuve. Pour limiter l'échauffement de ce dernier, le choix a été fait d'utiliser un circuit fermé avec des réfrigérants atmosphériques. Or ce type de circuit conduit au confinement partiel d'une eau chaude dont la température est favorable au développement d'amibes pathogènes.
  • En raison de l'usure prématurée des condenseurs en laiton, qui posait un double problème de sécurité et de pollution par les métaux lourds, EDF a été amené à les remplacer par des condenseurs en acier inoxydable, plus résistants à la corrosion. Mais les particules de cuivre des condenseurs laiton avait un effet bactéricide sur les micro-organismes présents.
  • Enfin, l'échauffement naturel de l'eau en été et la diminution du débit, accélère le développement des amibes, surtout en présence de matières organiques.
  • Et si le problème se posait à Civaux ?

    Les conditions de développement de fortes quantités d'amibes Naegleria fowleri et Acanthamoeba sont ici réunies. En effet, comme sur les tranches 1 et 3 de Dampierre, les condenseurs sont en inox et le refroidissement s'opère en circuit fermé.

    Mais d'autres circonstances pourrait aggraver la situation à Civaux.

    • Le réchauffement de l'eau de la Vienne par les activités de la centrale pourra être de +2°C par rapport à la température amont. A Dampierre, cette élévation ne doit pas dépasser 1°C.
    • Les débits d'étiage de la Vienne sont beaucoup plus faibles que ceux de la Loire. Lorsque le problème s'est posé à Dampierre, en été 96, le débit de la Loire était de l'ordre de 100 à 130m3 par seconde. Or la centrale de Civaux est autorisé à fonctionner avec un débit extrêmement faible de 0m3/s en instantané. Qu'en serait-il de la concentration amibienne pour un tel débit ?
    • Enfin, la prolifération d'amibes n'a pu être réduite à Dampierre que par une chloration massive, puis continue de juin à novembre. Ce traitement palliatif ne trouverait pas un débit suffisant pour être appliqué à Civaux. D'ailleurs les chlorations exceptionnelles (1 ou 2 prévues par an sur 48h) ont donné lieu à Civaux à des études particulières étant donné les risques liés à la formation de résidus chlorés (THM et AOX) cancérigènes. Les études ont conduit à n'autoriser une chloration exceptionnelle que pour des débits égaux ou supérieurs à 30m3/s. Quant aux conséquences de la chloration en continu, elles n'ont jamais été étudiées.

    Il faut enfin rappeler que l'alimentation en eau potable d'un certain nombre de collectivités, dont la ville de Châtellerault, est tributaire de la Vienne et aucune ressource n'est actuellement disponible pour pallier une quelconque dégradation de la qualité de cette eau. En outre, de nombreuses utilisations ludiques et touristiques existent en aval de la centrale : baignades, canoê-kayak.

    Pour conclure :

    L'étude de l'ensemble du dossier des amibes à Dampierre nous conduit à penser que pour Civaux, le contexte particulier pourrait créer une situation à haut risque en matière de santé publique. C'est pourquoi nous avons avons contacté à ce sujet la Préfecture et les responsables de service de santé et de police des eaux.


    EDF évoque le problème dans sa « Lettre aux Elus et aux Médias » :

    « Les contrôles effectués n'ont pour l'instant pas révélé d'apparition d'amibes dangereuses pour l'homme... Auijourd'hui, il est impossible de dire si oui ou non ce type d'amibe pathogène fera un jour son apparition à Civaux. En revanche, pour 1998, l'apparition de Naegleria fowleri est peu probable car la tranche 1 n'est pas encore à pleine puissance. »

    Après nous, le déluge.


    mai 1998, Stop Civaux

     


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