Étanchéité de l'enceinte

Au cours de l'arrêt de longue durée de la tranche 1, des tests ont été effectués entre le 6 et le 9 juin pour évaluer l'étanchéité de l'enceinte du réacteur. Ils ont mis en évidence un taux de fuite important de la paroi interne, très supérieur à celui attendu et dépassant le taux autorisé (2,7% pour 1 ou 1,5% admis). Voici donc un nouveau record de notre centrale locale qui se retrouve avec le taux de fuite le plus important du parc français. L'analyse des causes aurait mis en évidence un double phénomène de retrait (dessication du béton) et de fluage (déformation sous l'influence des éléments de précontrainte). Il n'a pas été question, dans les explications fournies, d'un éventuel mouvement du radier ou d'un tassement du sous-sol qui auraient pu affecter la structure. Pourtant, nous nous souvenons des injections de béton nécessaires à la consolidation du sous-sol. Nous avons toujours pensé que la nature était un facteur de vulnérabilité des installations. Quelques doutes subsistent sur la toute première épreuve d'enceinte qui avait soi-disant donné d'excellents résultats. La CGT a fait remarquer lors de la CLI* du 27 septembre dernier, que des colmatages avaient eu lieu à la suite de cette première épreuve. D'autre part, la formule du béton de la tranche 2 avait été modifiée.

Des travaux sont en cours pour ramener l'enceinte à un taux de fuite qualifié d'acceptable. On pâlit devant le côté artisanal du remède. Il consiste, après sablage du béton, à appliquer un enduit sur les zones fuyardes ou susceptibles de le devenir, puis à y ajouter des couches successives de résine et de tissu de verre. Et ce sur une surface de 2240m². Il est prévu que ces travaux soient terminés fin octobre et que de nouveaux tests d'étanchéité soient menés pour un redémarrage en fin d'année... L'enceinte a 8 ans, d'accord, mais le réacteur n'a fonctionné guère plus d'un an en durée cumulée. Confier de façon si précoce, l'étanchéité d'une enceinte à quelques couches de résine et de papier de fibre de verre, il y a vraiment quelque chose qui ne colle pas ! Enfin, si les soins disons " cosmétiques " apportés à l'enceinte lui permettent de passer le prochain test de pression, la " peau " devra-t-elle tenir 10 ans avant d'être soumise à une nouvelle épreuve au prochain grand arrêt de tranche? En attendant, pour les rejets, il faudra faire confiance aux chiffres communiqués par EDF.

* CLI : Commission Locale d'Information. Une instance mise en place pour accompagner les établissements industriels à fort impact potentiel sur l'environnement.

27 septembre 2001, Stop Civaux