Communiqué de l'Autorité de Sûreté Nucléaire

Chooz (Ardennes) Réacteur 2 NON-RESPECT DES SPECIFICATIONS TECHNIQUES D'EXPLOITATION LORS DE LA REALISATION D'UN ESSAI PERIODIQUE DES GRAPPES DE COMMANDE

Le 1er août, alors que le réacteur était à l'arrêt pour des travaux sur le groupe turboalternateur, l'exploitant a procédé à l'essai périodique de manoeuvrabilité des grappes de commande. Il n'a pas respecté les spécifications techniques d'exploitation (STE) applicables.

Pour contrôler la réaction nucléaire dans le coeur du réacteur, l'exploitant dispose de deux moyens principaux :

ajuster la concentration de bore dans l'eau du circuit primaire, le bore ayant la propriété d'absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire ;

introduire les grappes de commande dans le coeur ou les en retirer ; ces grappes de commande contiennent des matériaux absorbant les neutrons.

D'une manière générale, il convient de maintenir certaines grappes de commande suffisamment extraites du coeur du réacteur de telle sorte que leur chute puisse étouffer la réaction nucléaire en cas d'arrêt d'urgence.

Ces matériels font l'objet d'essais périodiques destinés à vérifier leur manoeuvrabilité. Ces opérations peuvent ainsi conduire certaines d'entre elles à se trouver en dehors des positions requises. Dans l'état du réacteur considéré, les spécifications techniques d'exploitation prévoient une augmentation de la concentration en bore du circuit primaire dans un délai d'une heure si certaines grappes de commande se trouvent en dehors de leur position requise.

Le 1er août, l'exploitant n'a pas ajusté la concentration en bore du circuit primaire dans le délai prévu, alors que cette exigence était mentionnée dans la procédure de réalisation de l'essai, conformément aux STE. Il a considéré que cet essai pouvait être effectué en bénéficiant d'une dérogation aux spécifications techniques d'exploitation, évoquée de façon imprécise dans le document utilisé pour la préparation de l'essai, alors que son obtention préalable était requise.

Compte tenu de l'absence de respect des spécifications techniques d'exploitation du réacteur, cet incident a été classé au niveau 1 de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES).

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