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Vent de panique à la centrale de Civaux

source : Nouvelle République du Centre-Ouest, Vienne, 3 mai 2003

Une soupape s'est ouverte hier à la centrale de Civaux (Vienne) créant dix minutes de panique alentour. Le mois dernier, un incident grave n'avait pas été déclaré.

Les voisins du Centre National de Production d'électricité Nucléaire (CNPE) de Civaux ont eu très peur, hier après-midi, entre 15h05 et 15h15. Pendant dix minutes, un bruit assourdissant a fait trembler la campagne. Une soupape de régulation (de la pression et de la température) du circuit vapeur d'alimentation de la turbine de l'installation 1 (partie non-nucléaire) a eu la mauvaise idée de s'ouvrir lors d'un essai mené par les techniciens. La forte pression du jet de vapeur équivalente à soixante-dix bars (70 fois le bruit d'une cocotte minute) a donc été particulièrement sonore.

"Il n'y a pas eu d'incident sur la sûreté des installations, la soupape a été refermée et nous avons légèrement diminué la puissance du réacteur" assure le CNPE qui dit comprendre "l'angoisse des habitants". Si la population a été tenue informée, dans les temps, de cet "événement", il n'en a pas été de même de l'incident du 15 avril dernier, non déclaré par EDF Civaux.

Incident en marge d'une inspection

Ce jour-là, les inspecteurs de la Direction régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement (DRIRE) s'intéressent de près aux "moyens d'évacuation de la puissance résiduelle" et sont témoins d'un véritable incident.

"En marge de l'inspection, un événement est survenu dans la matinée sur la station de pompage, risquant d'entraîner le repli des deux tranches en raison du risque de perte de l'alimentation SEN. L'origine de cet événement est apparemment le déboîtement du raccord de la boucle de débit. Ce raccord en matériau composite s'est visiblement décollé, la tuyauterie située en partie supérieure a été éjectée (pression 12 bars) et a arraché le chemin du cable situé au-dessus; le jet d'eau a aspergé plusieurs pompes et moteurs à proximité". Et un des inspecteurs demande dans un courrier "le point sur les dommages causés par l'inondation", souhaite savoir "si le Plan d'Urgence Interne (PUI) a été déclenché" et s'interroge sur la fiabilité du système de détection.

Stop Civaux, qui a déniché l'information sur le site de l'Agence de Sûreté Nucléaire (ASN) enrage : "Cet incident concernait l'alimentation du circuit primaire et auait pu avoir de graves conséquences sur les deux réacteurs en raison de la perte de source de refroidissement. Une fois de plus, un incident se produit à cause d'une défaillance incroyable du matériel dont la nature n'est pas sans rappeler ce qui s'est passé en mai 1998". Le 12 mai 1998, Civaux avait connu un incident -- de niveau 2 -- dû à une fissure sur une tuyauterie de refroidissement.


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