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Deux aéronefs en zone interdite
L'espace aérien interdit de la centrale de Civaux a une nouvelle fois été survolé, en début de semaine, par deux aéronefs. L'un a été identifié, l'autre non. Deux nouveaux survols d'aéronefs en l'espace d'un mois ont eu lieu respectivement lundi après-midi et mardi matin au-dessus de la centrale nucléaire de Civaux. Une information révélée hier soir par nos confrères de France Bleu Poitou. Il s'agit des 3e et 4e survols après ceux du lundi 2 juin par un hélicoptère et du jeudi 5 juin par un petit monomoteur.
À 1 600 piedsIl est environ 18h lundi dernier lorsque les agents de sécurité de la centrale donnent l'alerte. Un aéronef (avion de tourisme ?) pénètre alors le périmètre de sécurité. Les directions de la centrale et de l'aéroport de Poitiers-Biard ainsi que la préfecture ne possèdent pas d'informations sur cette première intrusion dans l'espace interdit. En revanche, en ce qui concerne l'aéronef aperçu mardi matin dans le ciel civausien, les autorités ont identifié l'appareil. Il s'agirait d'un tracteur planeur qui volait à 1600 pieds. Cet avion, qui assurait le convoyage d'un planeur d'Angoulême à Chauvigny, a dû "dévier sa route en raison des mauvaises conditions météorologiques et a fait une légère incursion dans le périmètre de sécurité (10 km)", révèle Julien Marion, directeur du cabinet du préfet de la Vienne. Et Bernard Dabin, directeur de l'aéroport de Poitiers-Biard, de préciser : "Il a voulu éviter un cumulo-nimbus." Le périmètre aérien interdit autour d'une centrale nucléaire a été étendu fin 2002, en raison du plan vigipirate renforcé, à la suite des attentats du 11 septembre aux États-Unis. Il est maintenant de 5 km de rayon et d'une altitude de 36 000 pieds (environ 10 000 m). Que cachent ces survols récurrents depuis un mois ? Un test délibéré des autorités nationales de la sûreté nucléaire pour vérifier l'efficacité des systèmes de surveillance locale ? Un acte de malveillance ? ou tout simplement des pilotes débutants ou peu scrupuleux de la réglementation ?
Quid de l'hélicoptère ?Les autorités penchent pour cette dernière hypothèse. Selon elles, ces survols répétés ne sont pas inquiétants et sont le fait de pilotes de petits appareils qui méconnaissent la nouvelle réglementation. Julien Marion, de la préfecture : "Nous sommes sûr ou presque, selon les cas, que ce sont des avions de tourisme, légers, pilotés à vue qui, soit ne connaissent pas les récentes dispositions en terme d'interdiction de survol des centrales, soit sont conrtaints de dévier de leur route pour des raisons atmosphériques." Toutefois, l'hélicoptère qui avait survolé la zone le 2 juin dernier n'a toujours pas été identifié. Bernard Dabin, directeur de l'aéroport de Poitiers-Biard, conseille aux agents de sécurité de la centrale qui scrutent habituellement le ciel de visu, de "s'équiper de paires de jumelles pour faciliter l'identification des aéronefs". Pour les associations anti-nucléaires, ces survols montrent que la surveillance des centrales est mal assurée. Pourtant, ce n'est pas faute d'informer. Bernard Dabin annonce qu'il a, depuis ces événements, "diffusé dans la région Poitou-Charentes, sous forme de notes et d'affichages, des rappels des lieux d'interdiction de survol sous peine de sanctions". Et d'ajouter : "Il n'en reste pas moins que des personnes ne font pas attention et passent outre les mises en garde. Concernant les derniers survols interdits, il y aura une demande de sanction même avec des circonstances atténuantes." Denys Frétier AVERTISSEMENT : ce document a été réalisé par nos soins. En conséquence, il est donné SANS AUCUNE GARANTIE de contenu. Pour avoir l'original, suivre les références données en haut de cette page.
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