Communiqué de l'Autorité de Sûreté Nucléaire

Nogent-sur-Seine (Aube) EXERCICE DE CRISE NUCLEAIRE A LA CENTRALE.

Un exercice de crise nucléaire a eu lieu le 14 octobre 1999 sur la centrale nucléaire de Nogent. Cet exercice a permis de tester l'organisation que mettraient en place EDF et les pouvoirs publics afin de faire face à un accident nucléaire.

L'exercice, qui s'est déroulé de 7h30 à 16h30 environ, a mobilisé principalement les équipes de crise : - de la préfecture du département de l'Aube. Le poste de commandement fixe (PCF) a été mis en place à la préfecture de Troyes et a regroupé les principaux services de l'Etat (pompiers, gendarmerie, DRIRE, DDE, DDASS...) ainsi que des représentants de la Mission d'appui à la gestion du risque nucléaire (MARN) du ministère de l'Intérieur ; - de la préfecture de Seine-et-Marne, qui a activé une cellule de crise à Provins ; - de la Direction de la sûreté des installations nucléaires (DSIN), de son appui technique l'Institut de protection et de sûreté nucléaire (IPSN), et de la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) de la région Champagne-Ardenne ; - d'EDF, au niveau national et sur le site de Nogent ; - de l'Office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI), qui a mis en place un centre de crise dans ses locaux du Vésinet.

Les populations voisines du site nucléaire ont été associées à l'exercice. En particulier, l'exercice a permis de tester les modalités d'évacuation de la commune de la Saulsotte, qui compte environ 500 personnes. C'est la première fois qu'une évacuation de grande ampleur était testée lors d'un exercice de crise nucléaire.

La situation accidentelle retenue dans le scénario de l'exercice comprenait plusieurs défaillances successives sur le réacteur nucléaire fictif numéro 3 de la centrale de Nogent. Le scénario a débuté par l'encrassement des filtres de l'eau de Seine, rendant indisponibles les moyens externes d'alimentation en eau permettant le refroidissement du coeur du réacteur. De nouvelles défaillances, dont l'apparition d'une fuite sur le circuit primaire du réacteur, ont entraîné un risque de fusion du coeur du réacteur. A titre de précaution, la DSIN a recommandé au Préfet de procéder à la mise à l'abri des populations sous le vent résidant dans un rayon de 5 km autour du site. A 13h, le préfet de l'Aube décidait l'évacuation des habitants de la commune de la Saulsotte à titre de précaution.

Des moyens de refroidissement et d'appoint en eau ont pu être mis en service dans l'après-midi avant le début du découvrement du coeur, permettant ainsi de compenser la perte d'eau du circuit primaire et d'assurer un refroidissement correct du coeur. Les mesures de protection de la population ont pu être levées en conséquence.

La situation aurait conduit à classer cet incident au niveau 3 de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES) qui compte 7 niveaux.

Afin de préparer une évaluation précise de cet exercice, des observateurs du ministère de l'intérieur (MARN) et de la CLI de Nogent étaient sur place. Une évaluation détaillée de l'exercice sera menée sur le terrain, sous la conduite du préfet de l'Aube. Elle permettra notamment de recueillir les observations du maire et de la population de la Saulsotte. En particulier, une réunion de bilan avec les services de l'Etat et une réunion publique avec les habitants de la commune de la Saulsotte ont été organisées le 28 octobre 1999.

Une réunion d'évaluation générale de l'exercice réunissant l'ensemble des représentants des différents acteurs de l'exercice aura lieu le 15 novembre 1999 dans les locaux de la DSIN à Paris.

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