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Les amibes font des vagues
Porté à la connaissance des administrations et des pouvoirs publics, le dossier "amibes" évoqué dans le bulletin précédent a créé quelques remous.
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Le problème a été mis à l'ordre du jour de la CLI du 17 juin, par le
Dr Bégond, président de la sous-commission de sécurité. Si le problème
n'est pas encore un véritable problème de santé publique à Civaux où
les conditions ne sont pas réunies pour permettre une prolifération
des amibes pathogènes du type Naegleria fowleri, une fois le problème
survenu le risque de pérennisation est acquis. Ces petites bêtes
opportunistes aiment l'eau chaude des effluents des centrales qui ont
troqué leurs condenseurs en laiton pour des condenseurs en
acier. Elles ne sont plus gênées par les ions cuivres qui leur étaient
fatals et s'accommodent de milieux chargés en substances
nutritives. Comme on ne peut pas installer une usine pour filtrer
l'eau en amont de la centrale et leur couper les vivres, et comme
l'unique remède connu est une savante et lourde chloration
inconcevable avec les débits d'étiages de Civaux, leur multiplication
risquerait d'être un problème sans solution...
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Un comité de suivi local sera mis en place par la Préfecture et la
DDASS. Des associations devraient y figurer.
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Interrogé sur le risque de prolifération de ces amibes par les
associations ayant monté le dossier, la Direction de la DSIN confirme
qu'elle a donné un avis défavorable à la chloration massive en raison
des faibles débits d'été. Elle ajoute que tout risque de prolifération
est actuellement exclu du fait de l'arrêt du réacteur 1 à la suite de
l'incident et qu'il "appartient à EDF de développer des procédés de
traitement alternatifs, plus respectueux de l'environnement qu'une
chloration massive".
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À Golfech, EDF note le 18 mai une augmentation d'amibes dans ses
circuits de refroidissement, et ce depuis plusieurs jours. Une cellule
de crise réunie à la Préfecture le jour même décide d'un protocole de
chloration massive. La veille, Bernard Kouchner, secrétaire d'Etat à
la Santé estimait nécessaire de communiquer à la presse que la
concentration en amibes avait atteint les limites admises.
aout 1998, Stop Civaux
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