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L'atome risque un coup de chaud

Nucléaire. Le refroidissement des centrales pourrait être perturbé par la pénurie d'eau.

source : Libération

Liberation - vendredi 17 juin 2005 - Par Laure Noualhat

Quel sera l'impact de la sécheresse sur le parc nucléaire français ? A peu près nul selon les autorités desûreté nucléaire, mais «inquiétant» selon le réseau Sortir du nucléaire qui lance une campagne de sensibilisation.

Pour fonctionner, une centrale thermique à combustible fossile ou nucléaire a besoin d'eau, entre autres pour son circuit de refroidissement. Quand elle fonctionne à plein régime, la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) prélève 345 000 m3 chaque jour dans la Vienne. En cas de sécheresse, le niveau et le débit de la rivière baisse, «mais c'est un phénomène lent qu'on a le temps de voir venir», rassure Claude Jeandron, directeur adjoint du développement durable chez EDF.

Voir venir, cela signifie gérer ses réserves en cas de pénurie, vérifier les niveaux des barrages... Cette pénurie pose plutôt un problème de production que de sûreté. «Quand il n'y a pas assez d'eau pour le refroidissement, l'industriel doit arrêter sa centrale», indique Yves Boulaigue, de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Mais un réacteur à l'arrêt a toujours besoin d'eau pour refroidir son coeur.

Autre souci, les rejets. Chaque centrale dispose d'arrêtés (interministériels et préfectoraux) pour ses rejets. Certains visent les débits de cours d'eau minimaux en dessous desquels les rejets des effluents (chimiques ou radioactifs) sont interdits. A Civaux, les rejets sont impossibles quand le débit de la Vienne est inférieur à 10 m3 par seconde.

D'autres arrêtés visent les rejets dits thermiques : ceux de l'eau qui a circulé dans le circuit de refroidissement et qui en ressort avec quelques degrés de plus. «Ces rejets permanents génèrent un réchauffement du cours d'eau qui doit rester dans les limites fixées par les arrêtés», explique Yves Boulaigue de l'ASN. A Civaux, l'écart entre l'amont et l'aval ne doit pas dépasser 2°C.

Ineptie. Si Sortir du nucléaire alerte sur les effets d'une sécheresse, c'est à cause de la canicule de 2003. Cet été-là, on a vu une armée de brumisateurs rafraîchir les murs de la centrale de Fessenheim, dont la température frôlait les 50° C à l'intérieur des bâtiments. Cette image, en pointant l'ineptie d'une technologie hyperpointue secourue par des tuyaux d'arrosage, a fait beaucoup de tort à EDF. Autre problème : l'eau rejetée par les centrales dans les rivières était plus chaude que les seuils ne l'autorisaient et l'exploitant avait bénéficié de dérogations sur ses centrales de Tricastin, Golfech, Saint-Alban et Bugey.

Leçons. Toutefois, l'ASN est catégorique, «l'épisode de 2003 n'a posé aucun problème de sûreté». «Ce n'est pas le nucléaire qui va nous sauver du réchauffement climatique, mais c'est le réchauffement qui met en échec le nucléaire», ironise Stéphane Lhomme, de Sortir du nucléaire. Qu'il s'agisse du ministère de l'Ecologie, d'EDF ou de l'ASN, chacun affirme avoir tiré les leçons de la canicule.

Comment ? En faisant des aménagements techniques (prévisions affinées de Météo France, installation de systèmes aéroréfrigérants, une meilleure gestion des réserves d'eau...), mais surtout en changeant les règles du jeu : pour ne pas risquer de dépasser les seuils, EDF a décidé de les relever. «Pour les centrales du futur, dès la conception, les hypothèses extrêmes doivent être réajustées de quelques degrés», explique Claude Jeandron.

C'est la seule solution pour EDF à moyen et long terme car il sera difficile d'éviter d'autres phénomènes climatiques intenses à l'avenir.


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