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Un scénario catastrophe

source : Nouvelle République du 6/7 décembre 2003

Un exercice local de sécurité civil a été organisé, vendredi à Lhommaizé et Mazerolles, pour tester le plan particulier d'intervention de la centrale nucléaire de Civaux. Les dysfonctionnements constatés prouvent que l'exercice était utile, mais ils sont loin d'être rassurants.

L'alerte a été donnée à 8 heures, ce vendredi matin. Un incident -- fictif -- à la centrale nucléaire de Civaux venait de déclencher la procédure d'alerte pour les communes de Lhommaizé et Mazerolles. Situés au sud-ouest de la centrale, les deux villages étaient censés se trouver sous un vent dominant soufflant du nord-est. D'où la nécessité d'alerter la population.

Les deux équipes municipale étaient déjà sur le qui-vive, prêtes à monter à bord des véhicules de pompiers équipés de haut-parleurs chargés de diffuser un messsage dans les bourgs et les hameaux alentour.

Las, à 8h30, nulle voiture rouge, ni aucun gyrophare n'était en vue à proximité de l'église de Lhommaizé (les pompiers de Poitiers étaient pourtant en pré-alerte depuis 6h30 !). Et le maire de la commune, Jacqueline Artus, désespérait de joindre le poste de commandement opérationnel installé à Chauvigny : la ligne était continuellement occupée. Même l'émissaire de la préfecture chargée d'accompagner les journalistes en était à se demander si l'exercice n'avait pas été purement et simplement annulé. Scénario catastrophe donc, mais pas celui qui était attendu !

A 8h52, enfin, la première voiture de pompiers est arrivée. Elle attendait en fait à la mairie -- actuellement en chantier -- alors qu'il était convenu que l'équipe municipale attendrait dans ses locaux provisoires situés dans l'ancien presbytère... Après avoir attendu quelques minutes pour récupérer une cassette audio, l'estafette peut enfin partir faire la tournée des hameaux.

"Avec les cris des chiens vous savez, on n'entend pas grand chose..."

Il est 9h10. Premier arrêt au lieu-dit "Bel Air", devant le portail de l'élevage de chiens Van Gravia. Les pompiers lisent une première fois le message suivant : "Dans le cadre de l'exercice de sécurité civile du CNPE de Civaux, ce message a pour objet de tester l'alerte des populations. Il vous est demandé de'écouter à la radio France Bleu Poitou-Charentes, sur 106, 4 MHz, et Radio Accords, sur 94, 7 à Poitiers et 90, 3 à Montmorillon, pour connaître les consignes du préfet." Enregistré, le message est diffusé une seconde fois, puis la voiture redémarre en direction du hameau suivant. Sans que l'on prenne soin de savoir si l'information est bien passée.

C'est ce que nous avons cherché à vérifier. Lorsque l'éleveuse nous a ouvert, elle a admis être au courant de l'exercice d'alerte (tous leshabitants avaient été avertis par courrier), mais a assuré ne pas avoir entendu les pompiers. "Avec les cris des chiens vous savez, on n'entend pas grand chose..." Édifiant.

Un peu plus tard, au poste de commandement opérationnel (PCO) installé au gymnase du Peuron à Chauvigny, les dysfonctionnements constatés sur le terrain semblaient nettement moins perceptibles. "Nous avons commencé à délimiter le périmètre de sécurité de 2, 5 km autour de la centrale à partir de 8h40; il est bouclé depuis 9h45", expliquait le chef d'escadron Rosenplac, qui pilotait les forces de gendarmerie sur cette opération.

"Il y a des chose à améliorer"

Côté pompiers, les lieutenant-colonels Gerbeaux et Jouvin indiquaient que les mesures de radioactivité par la cellule d'intervention radiologique allaient bon train. Tandis que Patrice Segonne, de la direction déoartementale de l'équipement, confirmait que l'installation des déviations routières à la limite du périmètre de 10 km autour de Civaux n'était pas complètement achevé à 10h15. "Je ne vous cache pas qu'il y a des choses à améliorer", concédait le sous-préfet de Montmorillon, Éric Barré, supervisant le PCO.

À l'heure du débriefing à la préfecture, en début d'après-midi, le préfet Bernard Prévost notait toutefois quelques "points positifs" : "Il faut souligner la bonne coopération entre le PC opérationnel et le PC fixe à la préfecture et la bonne information dans les écoles assurée par EDF. Néammoins, nous avons relevé des problèmes d'audibilité et de précision du message diffusé par les haut-parleurs. Il est apparu aussi un manque de précision dans les demandes de prise en charge de personnes à mobilité réduite formulées par les mairies... Mais nous sommes globalement satisfaits : tout cela prouve que cet exercice était utile et indispensable."

Reste à espérer que ces problèmes auront trouvé une solution le jour où un véritable incident nucléaire interviendra.


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