Nous avons appris avant-hier par la presse locale l'incident qui s'est
produit voici maintenant plus de 10 jours sur le réacteur no 1 de la
centrale nucléaire de Civaux.
Cet incident -- oubli de fermeture d'une vanne lors d'un essai de
manoeuvre des grappes de commandes -- a été classé au niveau 1 sur
l'échelle INES, ce qui prouve, selon la définition même de cette
échelle, que l'Autorité de Sûreté Nucléaire juge qu'il a eu un impact
sur la sûreté de l'installation.
Qui plus est, on apprend à la lecture du communiqué de la Sûreté
Nucléaire (http://www.asn.gouv.fr/data/evenement/08b2001.asp)
qu'un tel incident aurait pu "entraîner un risque d'emballement de la
réaction nucléaire".
On apprend également dans ce communiqué qu'EDF avait initialement
proposé le classement au niveau 0 de cet incident, en "raison de la
faible durée de l'essai".
C'est le syndrome de la ligne blanche : un conducteur double sur la
ligne blanche. Lorsqu'on l'arrête, il s'excuse en précisant : "comme
je roulais très vite, ça n'a pas duré longtemps". Et comme personne
n'est venu en face, il peut ajouter : ce dépassement n'a eu "aucune
conséquence effective" sur la sécurité.
Nous sommes donc une fois de plus choqués par le ton d'EDF qui juge
"satisfaisants" les résultats de cet essai et persiste à banaliser ces
incidents à répétition en affirmant qu'ils sont sans "aucune
conséquence sur la sûreté de l'installation".
Encore une fois, nous demandons vigoureusement la fermeture immédiate
de ces 2 réacteurs, avant que ne se commette l'irréparable.
2 mars 2001, Stop Civaux